Brezolles sous le règne de Louis XIV
Article paru dans le bulletin municipal de Brezolles en décembre 2007.
BREZOLLES
SOUS LE REGNE DE LOUIS XIV
(1638-1715)
A l'avènement de Louis XIV en 1643, le royaume de France est le pays le plus peuplé d'Europe : 21 millions d'habitants dont 80% de paysans.
Le pays est loin d'être unifié :
on ne parle le français que chez les nobles et dans la bourgeoisie, alors que les dialectes et les patois sont largement et différemment employés dans les campagnes;
le même droit ne s'applique pas partout;
les frontières sont mal définies.
A Brezolles comme dans tous les villages du royaume, l'influence royale est d'abord celle d'un réseau d'influence autour de familles de nobles, puis celle d'une fiscalité souvent lourde et injuste. Cette main mise voulue par le roi au pouvoir absolu permet toutefois de fédérer un peuple soumis à rudes épreuves (guerres, famines, impôts ...).
DU ROI AUX SEIGNEURS DE BREZOLLES.
Pouvoir et société d'ordre.
Le roi ne disposant pas d'un nombre suffisant de fonctionnaires royaux pour jeter sur le pays un maillage serré, le pouvoir doit s'appuyer sur le crédit personnel des grands, dont la famille infiltre l'élite régionale.
Les seigneurs les moins fortunés se mettent au service de la noblesse titrée (barons, comtes, marquis ...) qui à son tour fait allégeance aux grands. Dérivé de la féodalité, il s'agit d'un contrat tacite d'hommes dans lequel s'équilibrent les droits et les devoirs.
Les seigneurs « en partie » de Brezolles
Les seigneurs « en partie » de Brezolles règnent depuis le XIV è siècle avec les seigneurs d'Alençon à qui ils doivent allégeance. La seigneurie de Chateauneuf dont dépendaient celles de Brezolles et Senonches est entrée dans l'apanage royal, d'où ce partage de propriétés et de droits.
Sous Louis XIV, les principaux seigneurs « en partie » de Brezolles furent :
Nicolas de Morais qui possédait aussi Fontaine-Henri dans le baillage de Caen où il résidait le plus souvent. Il a épousé Marguerite de Sévigné (belle sœur de la célèbre marquise) en 1631 à Vitré en Bretagne. Elle sera inhumée en 1652 dans l'église de Brezolles. Le blason des Morais de Brezolles est : d'or à six annelets de sable.
François de Morais, fils de Nicolas et Marguerite. Lui et son épouse Urbanne de Doré vendent au comte François Marie de Broglie leur part des possessions de Brezolles pour payer leurs dettes.
BREZOLLES DANS L'APANAGE ROYAL
1637-1654 : Charles III, petit-fils de Louis (Ludovic) de Gonzague, prince de Mantoue.
Deniers tournois à l'effigie de Charles III de Gonzague (1652 et 1656)
Né en 1629. Il est un des nobles les plus titrés de son époque. Plus attiré par l'Italie que par la France (il est duc de Mantoue en Lombardie et de Montferrat en Piémont), Charles III vend ses possessions françaises de Nevers, Rethel et: « les terres, seigneuries et forêts de Senonches, et la part et portion qui appartient à sa dite Altesse Sérénissime en la terre et seigneurie de Brezolles » au comte François Marie de Broglie le 15 mai 1654 par acte passé devant notaire à Paris pour la somme de 820000 livres. Il meurt en 1665 empoisonné par une des potions aphrodisiaques qu'il affectionnait.
1654-1667 :François Marie de Broglie (prononcer Breuil)
Né en 1611, il est issu d'une famille piémontaise (Broglia). Il entre au service du roi en 1634 et est naturalisé français en 1654. Comte de Revel, maréchal de camp, conseiller du roi, gouverneur de la Bassée (près de Lille), lieutenant général de l'armée d'Italie (1650), il devient par ses dernières acquisitions seigneur de Senonches et Brezolles, dont il est le marquis. Il épouse en 1645 Catherine Olympe de Fauria (fille de Jean François de Vassals, comte de Fauria). Elle lui laisse 7 enfants. Il meurt le 2 juillet 1656 à Valencia et est enterré à Chieri Sa veuve essaie de faire face, mais en 1667, les terres de Senonches et Brezolles sont saisies et adjugées par arrêté royal à Henri Jules de Bourbon, duc d'Enghien, fils du Grand Condé. Elle meurt en 1709.
1667-1709 : Henri Jules de Bourbon-Condé.
Henri III Jules de Bourbon-Condé, prince de Condé (1643-1709), Premier prince du sang, duc de Châteauroux, duc de Montmorency, duc d'Enghien (1646-1686) et duc de Guise, Pair de France, marquis de Graville, comte de Sancerre (1686-1709), comte de Charolais, est né à Paris le 29 juillet 1643 et mort à Paris le 1er avril 1709.
Très instruit, il poursuivit l'œuvre de son père à Chantilly. En revanche, il était colérique, avare et brutal. Saint-Simon le dépeint ainsi :
« Fils dénaturé, cruel père, mari terrible, maître détestable, pernicieux voisin, sans amitié, sans amis, incapable d'en avoir, jaloux, soupçonneux, inquiet sans aucune relâche, plein de manèges et d'artifices à découvrir et à scruter tout, à quoi il était occupé sans cesse. »
Il était atteint de lycanthropie (maladie mentale par laquelle un individu se prend pour un animal), mal que l'on attribuait à l'hérédité de sa mère. Saint-Simon explique ainsi : « on disait tout bas qu'il y avait des temps où tantôt il se croyait chien, tantôt quelque autre bête, dont il imitait les façons. »
Sous son règne, l'Hôtel-Dieu de Brezolles prend de l'importance (voir plus loin).
En avril 1708, le duc qui réside ordinairement à Paris dans son hôtel du Petit Luxembourg, vient à Brezolles chez son procureur fiscal, Sulpice Alleaume, rue du Bourg-Viel. Il doit présider une audience au cours de laquelle une maison située au pied du château, appelée le magasin (et qui existe encore aujourd'hui rue de l'étang) indûment occupée par Pierre Rémi, doit être réunie au domaine.
1709-1719 : Marie Thérèse de Bourbon-Condé.
Marie-Thérèse de Bourbon-Condé, « Mademoiselle de Bourbon », par son mariage princesse de Conti (1688-1709), puis princesse douairière de Conti (1709), est née à Paris le 1er février 1666 et morte en 1732.
Fille d'Henri Jules de Bourbon-Condé (1643-1709), 5e prince de Condé, et de la princesse née Anne de Bavière (1648-1723), Marie-Thérèse de Bourbon-Condé épouse à Versailles, le 22 janvier 1688, François Louis de Bourbon-Conti (1664-1709), 3e prince de Conti, cousin germain de son père. Elle est follement amoureuse de ce prince séduisant, mais sexuellement ambigu, qui s'intéresse à peine à elle. Ils ont néanmoins sept enfants.
Elle a des relations difficiles avec son fils et réside le plus souvent dans son domaine de L'Isle-Adam puis à l'hôtel de Conti, après s'être passagèrement réconcilié avec son fils.
Elle devient Seigneur de Brezolles depuis 1709 en succédant à son père. Après la mort de Louis XIV, elle cède les terres de Senonches et Brezolles à sa fille, Louise Adélaïde de Bourbon-Conti, Princesse de la Roche-sur-Yon. (C'est elle qui fera ouvrir la route direction Verneuil en 1740 par le « grand pont »).
LA FISCALITE ROYALE
LE GRENIER A SEL DE BREZOLLES
Le système fiscal est complexe, improductif, injuste, hérissé d'exceptions et de privilèges. Ne disposant pas d'une banque d'état susceptible de lui faire des avances de trésorerie, la monarchie souffre d'un chronique embarras d'argent qui l'oblige à multiplier les solutions hasardeuses. Le domaine royal n'apporte plus depuis longtemps des revenus en suffisance pour faire face aux dépenses ordinaires. Il faut donc lever des impôts, ce qui est très mal perçu par la population en dehors des temps de guerre. La taille est le principal impôt. Intéressons-nous à un autre impôt : la gabelle.
Sous l'ancien régime, le sel était soumis à une taxe, la gabelle, depuis au moins 1342. Chaque famille, sauf les pauvres, devait acheter une quantité déterminée de sel selon sa dimension et ses revenus supposés, sous peine de sanctions.
Le contrôle de cette vente était sous la gérance d'officiers royaux dans des bâtiments d'entreposage : il y avait le président, le grenetier, le contrôleur, le receveur, le greffier et l'huissier. Les officiers avaient aussi des pouvoirs de justice pour juger des fraudes et des litiges, les greniers à sel devenant alors des tribunaux.
Le roi fixait le montant de la gabelle selon l'état de ses finances. Le Bailli, accompagné d'un comptable se présentait tous les deux mois au grenier à sel pour vérifier l'état des comptes et emportait le montant de la gabelle destiné au trésor royal.
La gabelle a été abolie par le décret du 1er déc. 1790.
Il existait à Brezolles un grenier à sel qui se situait près de la place du Petit Marché, en haut de la rue Notre-Dame (près de l'actuelle mairie). Il a fonctionné jusqu'à la fin du règne de Louis XIV puis est devenu sans doute non fonctionnel, d'où la nécessité d'en construire un nouveau plus grand avec petits greniers attenants pour le stockage exclusif du sel. Le nouveau grenier à sel a été mis en service en 1727 et existe toujours (restauré il y a 20 ans).
Le grenier à sel de Brezolles dépendait de la Généralité d'Alençon (circonscription financière), ville qui recevait les recettes de la gabelle au plan local.
L'ORGANISATION ECONOMIQUE ET SOCIALE
La société comprenait classiquement sous l'ancien régime trois ordres : le clergé, la noblesse et le tiers-état, avec des nuances de rang.
La noblesse représentait environ 1,5% de la population : essentiellement une petite noblesse laborieuse et prospère.
Le clergé :plutôt dense (par exemple dans le Dunois un prêtre pour 200 communiants), avec des revenus confortables, fondés sur la dîme et le casuel.
Une population rurale qui ne vivait pas toujours dans la misère, composée de :
assez peu de laboureurs et de marchands
nombreux artisans et journaliers
les «sossons», catégorie intermédiaire dans le Thimerais de petits agriculteurs qui servait de palier pour l'ascension sociale en périodes fastes, mais aussi de descente dans les temps difficiles.
La charrette ou le retour de la fenaison. Tableau de Le Nain.
Vignerons: catégorie sociale homogène, très fermée sur elle-même
Mendiants (issus des journaliers et leurs veuves).
La population de Brezolles peut être estimée entre 600 et 800 habitants. Quelques métiers se devinent d'après les noms de rue, des halles sur les anciens plans : brasseurs (cervoise), potiers (pot de terre), bouchers, tanneurs, drapiers, aubergiste.
80% de la population est analphabète. L'image est un moyen de communication qui l'emporte sur l'écrit. Afin de chanter les louanges et la gloire du roi, on n'hésite pas à distribuer quantité d'estampes allégoriques qui le représente en vainqueur.
Activités économiques. Les ressources agricoles fournissent des activités à de nombreux Brezolliens : vergers, vignes, pigeonniers, cultures, élevage. Autour de Brezolles et dans les environs immédiats, d'autres ressources sont :
les forêts (chênaies) pour le bois de chauffage, de charpente, les sabots, le charbon de bois
le minerai de fer (le grison) de Senonches et Chateauneuf pour la fonte et les clous
la craie pour le blanc d'Espagne
les sablières
le silex pour la construction
l'argile pour les tuiles et les briques (la «Tuilerie» à Brezolles)
la chaux (Senonches)
LES BREZOLLIENS ET LES MALADES
La Maladrerie et l'Hôtel-Dieu
A partir de deux exemples, voyons comment le village soutient les plus défavorisés, avec l'aide d'ecclésiastiques ou de laïcs. L'administration royale, omniprésente, a voulu s'immiscer dans ce soutien, surtout pour son image. Louis XIV, dans un but de modernisation, a voulu donner partout un peu d'éclat, de magnificence pour imposer à tous l'idée de l'Etat, incarnation vivante de l'intérêt général.
LA MALADRERIE
La lèpre s'est propagée progressivement par les romains revenant des conquêtes, puis par les pèlerins de retour des croisades.
La Maladrerie de Brezolles remonte à l'époque de la fondation de l'ordre hospitalier militaire de Saint Lazare en 1120, pour cantonner et soigner les lépreux. Les bâtiments étaient situés à l'écart du village fortifié, en haut de l'actuelle avenue du Général De Gaulle. Le concile de Latran (1179) a permis aux lépreux alors exclus des églises, d'avoir une église avec son cimetière, un prêtre particulier, et d'être exemptés de la dîme (dixième des revenus agricoles). La communauté des lépreux de Brezolles était suffisamment importante pour qu'on leur construise une chapelle Ste Madeleine et St Marc avec un cimetière (à l'emplacement de l'actuelle D.D.E.).
La maladie est en extinction au XVI è siècle mais les revenus de la Maladrerie, érigée en seigneurie indépendante, attirent les convoitises (parmi ces revenus : ceux des arpents de terre labourables à Vitray). En 1672, le roi Louis XIV donne les revenus des maladreries à des officiers d'armée pour leur servir de pension.
Cependant en 1696, sous l'influence de Madame de Maintenon, Louis XIV juge que les revenus des maladreries devraient avant tout servir à soigner les malades sans ressources accueillis dans les Hôtels-Dieu. Il réunit alors les biens des maladreries de Brezolles et de Bérou (St Blaise) à ceux de L'Hôtel-Dieu de Brezolles par un acte solennel signé de sa main. Ce sont désormais les administrateurs de l'Hôtel-Dieu qui vont gérer l'ensemble de ces biens. Une augmentation des bâtiments de l'Hôtel-Dieu devient nécessaire (effective en 1779).
L'HOTEL-DIEU
Il était situé à l'emplacement de l'actuel magasin « Mutant », où il y avait une chapelle du XII è siècle désignée sous le nom d'Aumosne, puis sous le nom d'Hôtel-Dieu depuis 1499. Il servait à accueillir les malades de condition modeste depuis au moins 1650. Les ressources provenaient de dons et legs de bienfaiteurs en échange de prières et de messes pour le repos de leur âme. L'activité était toutefois modeste. Comme nous l'avons vu, 1696 est une date importante par l'acte solennel de Louis XIV signé de sa main réunissant les biens des maladreries de Brezolles et de Bérou à ceux de l'Hôtel-Dieu pour subvenir aux besoins des pauvres malades des deux paroisses. L'acte réglemente la gestion de l'Hôtel-Dieu par les gens d'église, comme dans tous les établissements charitables de l'époque, et aussi par des laïcs choisis par l'assemblée des habitants. Un registre tenu par le greffier au jour le jour reprend les évènements et décisions concernant l'hôpital. Exemple : nomination des gouvernantes, visite d'un évêque...
Sous Louis XIV, « la maison de l'Hôtel-Dieu n'est composée que de deux chambres dont l'une est occupée par la sœur gouvernante et la seconde par les pauvres malades, sans pouvoir faire la distinction des hommes d'avec les femmes, ce qui est contre toute bienséance et pudeur » . Des agrandissements auront lieu par la suite, ainsi que la construction de latrines en 1743.
LES BREZOLLIENS DANS LA TOURMENTE
Voici un bref résumé de tout ce qui a pu toucher notre village de près ou de loin.
GUERRES ET REBELLIONS
Fronde. Le règne de Louis XIV est parsemé de troubles comme la Fronde (1648-52). Le bilan est tragique selon les régions mais l'économie rurale, pleine de ressources se remet vite à l'ouvrage.
Guerres. Les Guerres expansionnistes de Louis XIV épuisent les finances entraînant des impôts supplémentaires. Avec l'absence de casernes, les soldats vivent aux dépens des villageois, ce qui entraîne des abus et des exactions fréquents.
Les mendiants de Sébastien Bourdon (Le Louvre)
La Milice. Chaque village du royaume est requis de fournir pour deux ans des hommes équipés et armés, afin de compléter les troupes.
LES DEREGLEMENTS CLIMATIQUES (déjà !)
1693-94 : terrible dérèglement climatique avec des pluies diluviennes. Les récoltes céréalières et semailles sont gâchées de moitié. Le mauvais temps se poursuit l'année suivante, le stock s'épuise entraînant une famine et le retour des loups. Il s'en suit une recrudescence des vagabonds et des mendiants, des enfants abandonnés, des vols et des pillages. Les impôts ne rentrent plus. On estime le nombre de victimes à 1300000.
1709 : La famine de la fin du règne du roi soleil est l'une des plus terribles de la période. L'hiver fut si rude, la gelée si forte que les vignes, les arbres furent gelés jusqu'à la racine et perdus entièrement. On parle de -25°C. Cette désolation générale cause une cherté excessive du pain et du vin, ce qui entraîna une misère épouvantable et une famine générale, suivie l'année suivante de maladies contagieuses qui emportèrent beaucoup de personnes. La population était déjà saignée à blanc par l'impôt et les taxes pour soutenir les interminables guerres.
LES EPIDEMIES
Si la lèpre a quasiment disparu, et si la dernière épidémie de peste à Chartres date de 1628, d'autres épidémies persistent : variole, dysenteries et « fièvres diverses ».
LES MAUVAIS AUGURES
Alors qu'à Paris sévissent les empoisonneurs, les charlatans et la magie noire, l'apparition d'une comète dans le ciel nocturne en 1682 est le présage de malheur de la part des astrologues qui ne savent pas encore prévoir sa cyclicité. (C'est Edmund Halley qui calculera bientôt l'orbite de l'objet céleste à qui il donnera son nom).
LES GRANDS TRAVAUX
Il est possible que le chantier titanesque de la construction inachevée de l'aqueduc de Maintenon destiné à alimenter Versailles ait recruté des bras à Brezolles comme dans tous les environs.
Pour terminer, une note plus joyeuse. Savez-vous que c'est sous Louis XIV que la tulipe est arrivée. Commune aujourd'hui, elle faisait l'objet de spéculations des amateurs et des boursicoteurs dès 1637 entraînant une véritable « tulipomania ».
Vous remarquez qu'il ne reste pas beaucoup de vestiges matériels de l'époque de Louis XIV : ni moulin (le dernier est détruit en 1930), ni château (derniers vestiges enlevés au XIX è siècle), ni prieuré (extension du cimetière), ni grenier à sel originel, etc. Les fondations de la chapelle de la maladrerie sont sous les locaux de la DDE. Le canal de flottage « la Flotte » a été creusé à partir de 1738. Le transept nord de l'église et la voûte néo-gothique datent de 1878. La maladrerie sera transformée en 1724 en auberge puis en ferme dont il reste des éléments. Le nom de certaines rues actuelles témoigne encore de ce passé.
Jean-Luc JOUANIGOT